Épargne retraite : le dynamisme du PER ne faiblit pas

D'après les dernières données disponibles, les versements sur les plans d'épargne retraite ont augmenté de près de 30% en septembre par rapport à la même période de l'an dernier.

Mais jusqu’où va aller le plan d’épargne retraite (PER) ? Selon les statistiques publiées le 28 octobre 2022 par France Assureurs, la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance, les cotisations (versements) sur ce placement, destiné à se constituer un complément de revenu à la retraite, ont atteint 583 millions d’euros en septembre dernier, soit une progression de 27% en glissement annuel.

En ajoutant les 279 millions d’euros issus des transferts, la collecte brute s’est élevée à 862 millions d’euros en septembre 2022. La loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019, qui a créé le PER, permet, en effet, aux détenteurs d’anciens contrats de retraite, comme le plan d’épargne retraite populaire (Perp) ou le contrat de retraite Madelin réservé aux travailleurs non-salariés (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales), de transférer tout ou partie des capitaux logés dans ces contrats dans le nouveau plan d’épargne retraite.

Plusieurs avantages comparés aux anciens contrats

Quelque 11.400 épargnants ont réalisé une telle opération en septembre. Il faut dire que le PER présente plusieurs avantages par rapport au Perp ou au Madelin, tels que le déblocage des fonds avant la retraite pour l’acquisition de la résidence principale ou une liquidation au départ de la vie professionnelle en capital (une somme d’argent versée en une ou plusieurs fois), en rente viagère (une somme d’argent calculée notamment en fonction de l’espérance de vie de l’assuré et servie régulièrement jusqu’à son décès) ou, à la fois, en capital et en rente.

Autant d’arguments qui ont convaincu 46.700 personnes (hors transferts) de souscrire un PER en septembre. Au 31 de ce mois, 3,5 millions d’assurés détenaient un plan pour un encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes) total de 43,4 milliards d’euros. Et encore, il s’agit ici uniquement des PER « assurantiels » (semblables à un contrat d’assurance vie).

Plus du double de titulaires par rapport à l’objectif initial

En intégrant les PER « bancaires » ou « d’investissement » (fonctionnant comme un compte-titres), le nombre de titulaires de plans dépasserait les 6 millions, d’après un communiqué diffusé le 12 octobre dernier par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Soit plus du double de l’objectif de 3 millions initialement fixé par le gouvernement pour fin 2022, s’est réjoui Bercy.

Outre les transferts possibles des « vieux » contrats, le PER a, il est vrai, bénéficié d’un autre coup de pouce : le placement a remplacé, depuis le 1er octobre 2020, la plupart des contrats individuels (souscrits par des particuliers) et collectifs (souscrits dans le cadre de l’entreprise) d’épargne retraite. Il n’est désormais plus possible d’ouvrir un Perp, un contrat de retraite Madelin, un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) ou un dispositif de retraite supplémentaire d’entreprise à cotisations définies (« article 83 »).

 

Sources : https://www.franceassureurs.fr/wp-content/uploads/20220727_france_assureurs_cp-vie_septembre-v4-3.pdf ; https://presse.economie.gouv.fr/214-bilan-du-nouveau-per-trois-ans-apres-son-lancement-et-ouverture-dun-nouveau-service-en-ligne-visant-a-prevenir-la-desherence-des-contrats-depargne-retraite/